Aujourd’hui, nous vous proposons de faire l’éloge du bug. Faire l’éloge du bug, c’est développer sa curiosité numérique, c’est favoriser la prise d’initiative, c’est questionner ses usages. Faire l’éloge du bug, c’est faire naître l’esprit critique en favorisant la bricole, c’est défaire, démonter, pour mieux comprendre les dispositifs et ne plus les subir. Faire l’éloge du bug, c’est chérir le dysfonctionnement pour être libre.
Rendre le monde plus intuitif, plus efficace, plus fonctionnel, tel est la promesse des acteurs du numérique. Pourtant, ne risquons-nous pas de réduire notre monde à une vision simpliste dictée par des intérêts avant tout économiques ? Quels sont les risques liés à l’acceptation d’activités toujours suggérées et validées par les dispositifs numériques comme les notifications, le design et l’ergonomie de nos outils? Comment la rhétorique de l’immatérialité limite notre capacité de compréhension? Comment imaginer des alternatives qui remettent la shkolé au centre du dispositif? Loin d’être technophobe, notre invité aujourd’hui prône un usage décomplexé et aventureux des outils numériques ou l’utilisateur est le moteur premier et principal. Remettre la technologie au service de l’humain, c’est le sujet que nous avons le plaisir d’aborder aujourd’hui avec Macello Vitali-Rosati.
Philosophe et spécialiste d'édition numérique, Marcello Vitali-Rosati est professeur au département des littératures de langue française de l'Université de Montréal, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques et de la Chaire d'excellence en édition numérique à l'Université de Rouen. Il développe une réflexion philosophique sur ce que devient le monde à l'ère des technologies numériques.